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GRILLONS par Cynthia Atkins

Je dors pas. Par terre, personne,
personne dors.
Moon creatures smell
and inspect their tents.
Dans cette ville sans rêves, no sleep.
Les lézards me mordent.
Les étoiles se tordent.
Je proteste. Je proteste!
No dreaming, no sleep.
And the child I buried,
And the dream I buried
Cried so much ils ont dû faire appel
Aux chiens pour me taire.
Je me tais, je tombe des escaliers
Je m’enfarge, je rage, je mange
De la terre, there’s no forgetting,
No dream. A mess of recent veins
Et j’ai peur de la mort
Et je la porte sur mes épaules.
Je vis dans les tavernes
Avec mes dents de cheval
My crocodile calm
I am an ant attacking
The yellow skies in the eyes
Of cows.
I am a desiccated butterfly
Ressuscité, je longe des paysages
D’éponges jaunes, de bateaux
Ivres morts, mes anneaux virent
Brillent et je vomis des roses.
I am a corpse
Sans tête et sans souliers
Amenez-moi au mur
Où les dents d’ours attendent
Hand in my child’s mummified hand
I am a camel skin raised
In a violent blue shudder
I shudder and shoulder and cry
And if I blink
Lash my lashes.
There’s a sky of open eyes

Out my window and bitter
Wounds to lick. No one sleeps.
Personne, personne.
I am moss growing on human skin
Dragged by my eyelids
Dragged by my rain
My fake cocktails, my yawns
Et mon crâne.
On the edge of town, in the ravine
In every forsaken corner,
The forsaken, the lost and the grave
grave-less dead
Un mur murissant
Pourrit
Rotten
Ripening wall
Morts sans tombes
Graves, perdus et abandonnés
Tous les coins abandonnés
À l’entrée de la ville, dans les ravins
And my skull
Mes 5 à 7 faussés, mes bâillements,
Arraché par ma pluie,
Par mes paupières
Je suis une mousse qui pousse
sur une peau humaine.
Nobody. Personne dort. Nobody.
Des plaies à lécher
De la fenêtre et amer
Un ciel de yeux ouverts
Fouettez-moi les cils!
Et si je clignote
Je chicotte, j’épaule et je pleure
Dans un violent frisson bleu
Je suis une peau de chameau révolté
Main dans la main momifiée de mon enfant
Where bear’s teeth wait,
Wait for me by the wall
Headless, shoeless
Je suis un cadavre
Shining and I vomit roses
Dead drunk, rings spinning
Yellow sponges, resurrected ships
I skirt landscapes.

Je suis un papillon séché
Par les vaches
Les cieux jaunes de yeux
Je suis une fourmi qui attaque
Mon calme de crocodile
With my horse’s teeth
I live in taverns
And I carry it on my shoulder
I’m afraid of death
Une salissure de veines récentes
Aucun rêve, pas d’oublie
On earth, I trip, I rage, I eat
I shut up, I fall down the stairs
To shut up
Call the dogs
J’ai tellement pleuré, call!
Et le rêve que j’ai enterré
Et l’enfant que j’ai enterré
Pas de rêves, pas de sommeil.
I protest! I protest!
The stars wringing
Lizards gnawing
Pas de sommeil
Et les créatures lunaires sentent
Et ressentent leurs tentes
In this city without dreams
I don’t sleep
On the pavement nobody
Nobody sleep.

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Dominique Russell est écrivaine, traductrice et activiste. Franco-ontarienne, elle habite à Kensington Market, Toronto depuis 1990. Her work has appeared in numerous journals, including recent translations in the Hayden’s Ferry Review and original poems in Atlas and Alice. Her books include Kensington, I Remember (Russell Creek Press, 2017; 2013) and Instructions for Dreamers (Swimmers Group, 2018). Dominique can be found on Facebook.

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